De la résurrection aux apparitions, une vision et une mission.
18 avr. 2016Homélie du 3ème Dimanche de Pâques. Ac 5,27b-32.40b-41/ Ap 5,11-14 / 21,1-19
De la résurrection aux apparitions
Une vision et une Mission,
Frères et sœurs bien aimés du Seigneur,
L’importance du mystère de la résurrection du Christ justifie le temps liturgique et ecclésial prolongé qui nous est donné pour contempler ou méditer pour réfléchir en profondeur sur les multiples facettes et implications de cet événement de la foi : CHRIST EST RESSUSCITÉ ! En partant des textes de ce jour, j’ai retenu pour votre approfondissement, deux éléments importants deux implications fort intéressantes :
LA PREMIERE c’est avant tout une célébration au sens plénier du mot. Célébrer c’est adopter Une attitude qui permet à la fois d’épancher son cœur, à l’instar du psaume du jour« quand j’ai crié vers toi Seigneur » Célébrer c’est-à-dire ouvrir son âme et de rendre grâces bref de tendre vers les réalités d’en haut : N’est-ce pas ce que chaque messe nous invite à proclamer ? Lorsque le célébrant nous dans le dialogue initial de la préface : SURSUUM CORDA « Élevons notre cœur ? »
Cette élévation sainte nous empêche de nous renfermer sur nous-même sur nos soucis. Face à la maladie ou à la fragilité de l’âge la tentation est de se replier sur soi. Il faut entrer dans une célébration afin de se décentrer pour se surcentrer sur l’ÉGLISE ET LE SEIGNEUR. Elle est immense et grandiose, la liturgie céleste « la messe » du paradis que nous livre Saint Jean dans l’Apocalypse : (N’oublions pas que le terme « apocalypse » veut dire révélation,dévoilement d’une réalité spirituelle :
QUELLE RÉALITÉ ? La vie et la vision céleste par lesquels nous sommes invités à nous centrer et nous concentrer sur la figure du Christ en gloire et à regarder l’avenir anticipé de l’Église. Ce que Saint Jean a vu démontre que nous les chrétiens appartenons à une immense famille terrestre et céleste. Saint Jean a découvert qu’ils étaient des myriades de myriades,par milliers de milliers. Sur la terre nous sommes quelques milliards de témoins du Christ Vivant. Réjouissons-nous d’êtres ses serviteurs et servantes dans le monde. Que de nos âmes et de nos cœurs monte l’acclamation et l’action de grâces : le psaume du jour (29) nous y invite en ces termes : « vous ses fidèles rendez grâces en rappelant son nom très saint. Plus encore,que mon cœur ne se taise pas que sans fin je te rende grâce. POURQUOI DONC LE CÉLÉBRER, ?
Parce qu’il s’est donné pour être l’Agneau immolé. C’est lui qui « est digne de recevoir Puissance et richesse, sagesse et force,honneur,gloire et louange sur la terre et au ciel » Il est digne car il est victorieux du mal, la haine et des ténèbres. Les ténèbres de la peur et du découragement. Cette impression d’avoir échoué,d’avoir peiné pour rien. C’était le sentiment de Pierre et de ses six autres camarades sur le Lac de Tibériade. Ah ! la poisse diraient certains. Ce ressenti terrible d’avoir tout essayé,d’être au bout du rouleau et d’entendre son âme susurré l’abandon par l’habituel « A quoi bon ? » Et pourtant c’est la que le Christ se manifeste comme une aurore,un lever du jour dit le texte.
La deuxième attitude : la confiance dans sa présence. Après la nuit ce n’est pas la nuit,c’est le jour. L’espérance ne déçoit pas dit Saint Paul (Rm 5,5). Par cette présence, Jésus nous redit que sa résurrection ne l’éloigne pas de nous,bien au contraire. Sa résurrection est une Continuité dans la discontinuité car c’est le Même qui se manifeste mais autrement. Il est le même,plein d’amour et de tendresse toute maternelle : « les enfants auriez-vous quelque chose à manger ? Quand on est fatigué d’avoir essayé ,ou malade,il faut se nourrir : « Venez manger leur dit Jésus.
QUEL BONHEUR ? QUELLLE DÉLICATESSE ACTIVE ? QUELLE COMPASSION DILIGENTE ? QUELLE PROMPTITUDE DANS LA SERVIABILITÉ.
Jésus vient redonner corps à nos efforts et remettre à flots nos cœurs épuisés Frères et sœurs Par-delà le torrent de choses qui nous inonde, sur le grand océan de notre monde Par la nuit des temps et parfois dans les ténèbres de notre histoire personnelle ou collective ,Dans la barque de nos occupations humaines, quelqu’un veille et nous attend : C’est le Seigneur ! Telle était l’exclamation Apprenons à le connaître pour le chercher encore : comme le dit St Augustin,tu ne m’aurais pas cherché si tu ne m’avais déjà trouvé. Apprenons à le connaître pour le reconnaître : Car la vie éternelle,c’est de te connaître le seul vrai Dieu et de reconnaître celui que tu as envoyé. (Jn 17,5) Lors de la pêche miraculeuse post-résurrection,l’Apôtre Jean remarque le signe et s’exclame : C’est le Seigneur ! Il n’avait pourtant pas vu Jésus mais il en reconnu la présence indubitable à travers le signe du filet : « Beaucoup d’entre nous ignorent l’ampleur et l’importance des signes dans nos vies. » (BALMARY) Cette page d’Évangile et l’attitude de St Jean nous exhorte à être plus attentifs au clin d’œil du Seigneur,éveillés pour être émerveillés des retournements de situations favorables. Nous pourrons alors clamer : C’est le Seigneur ! Aujourd’hui encore il faut savoir lire les signes : Une main tendue à notre découragement. Un espérance qui renaît par delà une situation d’échec : C’est le Seigneur ! Une lumière dans la nuit. Une pierre d’obstacle roulée résolument et inattendument ouvrant des chemins nouveaux pour sortir de l’enfermement ou de l’enlisement : C’est le Seigneur ! Une situation improbable qui finit par une rencontre probable : C’est le Seigneur ; Une rancoeur abandonnée,un pardon accordé une miséricorde vécue C’est le Seigneur . Le vent de son Esprit travaille le monde et regonfle de force ceux qui croient en lui. Ayez confiance ! Il est avec vous .
A lui la louange et l’honneur la souveraineté pour les siècles des siècles. AMEN
Père Jean-Parfait CAKPO.