Homélie du IV Dimanche de l’Avent C :

Michée 5,1-4/ Psaume 79/ Hébreux 10,5-10/ Luc 1,39-45

De l’Annonciation à la Visitation,

D’une salutation à la jubilation, Quelle est notre mission ?

Frères et sœurs en Christ. Filles et fils bien aimés de Dieu. De tout cœur,dans une démarche affectueuse et respectueuse, j’adresse à chacun de vous mes salutations les plus chaleureuses. Il ne s’agit pas là seulement d’un prélude à mon propos. Ne l’oublions jamais,l’histoire néo scripturaire de notre Rédemption a commencé par une salutation. L’archange Gabriel entra chez Marie,la Sainte Vierge et lui adressa,la salutation de la part de Dieu. L’ÉVANGILE selon Saint Luc que nous venons d’écouter affirme : « Marie entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Or quand elle entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. » (verset 41). La salutation n’est pas seulement un geste de politesse. Elle devient lieu d’émergence de la jubilation et l’espace d’une épiphanie des grâces divines.

Et nous qui sommes Chrétiens, c’est-à-dire porteurs du Christ et de son Esprit Saint,avons-nous conscience de cela ? Nos salutations ne sont-elles pas bâclées ? MÊME PENDANT LES OFFICES ? Sont-elles vraiment habitées par la même allégresse de la rencontre des autres parce qu’ils sont créés à l’image et à la ressemblance de Dieu Notre Père à tous ? Dans cet Evangile une véritable liturgie christologique commence dans la salutation des deux femmes, des deux cousines, Marie et Elisabeth,portant dans leurs entrailles, les deux Enfants les plus grands qu’ entrailles féminines aient jamais portées. Jésus et Jean-Baptiste. Il y a donc deux rencontres sous le signe d’une seule. La jeune Mère, Marie, pleine de grâce part visiter celle qui est de sa race. Le Sauveur rencontre en filigrane le Précurseur. Le Verbe Éternel du Père Va au-devant de la Voix qui crie au Désert. Le plus grand des enfants des Hommes bondit de Joie face à celui dont Pilate dira : « Voici l’Homme ! »

Celui qui baptise avec de l’eau Accueille Celui qui baptise du feu d’en-Haut. Jésus le Nouvel Adam, Entre chez son neveu alors qu’ils sont encore au-dedans. Le Fruit des entrailles de la Vierge Marie, Réjouit le Fils d’Élisabeth et Zacharie. Le héraut de : « Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales Bouge d’allégresse pour Celui dont la croix sera un scandale. Jésus,Fils de l’Homme et Fils de Dieu Communique son Esprit au prophète à la parole de feu Ici le Nouveau Testament frappe à la porte de l’Ancien Testament Pour que ce qui était latent depuis des siècles devienne patent. Voilà pourquoi l’épître aux Hébreux, écoutée en deuxième lecture aujourd’hui, se comprend aisément lorsqu’elle nous révèle que le Christ Jésus par sa venue dans le monde assume dans son propre corps ce que la Loi prescrit d’offrir. Et qu’ainsi « il supprime le premier état des choses pour établir le second » Et ce grâce au fiat, au oui de la Sainte Vierge Marie à la volonté du Père. Sa cousine Élisabeth dans une joie contagieuse devient prophétesse et comme dit Saint Luc elle est remplie de l’Esprit Saint et reconnaît en Marie la Mère de Son Seigneur. Celle qui est bénie est toutes les femmes.

Plus encore une béatitude monte de ses lèvres quand Élisabeth la déclare Heureuse et bienheureuse. Mais la Sainte Vierge Marie n’a pas cru parce qu’elle est bienheureuse mais elle est bienheureuse parce qu’elle a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. Elle est pour nous un modèle de la foi. Non pas une foi- sentiment abstrait mais une foi consentement concret au sens où l’écrira Saint Jaques. » Si quelqu’un dit qu’il a la foi alors qu’il n’agit pas à quoi cela sert-il ? Sa foi est bel bien morte. Lorsque nous contemplons Marie dans cette page selon Saint nous découvrons une Femme active pèlerine,solidaire ; « Elle se mit en route avec empressement » Et nous ? Sommes-nous prêts à suivre Notre Douce Mère dont la foi est active et missionnaire ? Ou bien resterons-nous des Chrétiens confortablement installés dans leurs habitudes continuant à laisser ronronner leurs traditions ? De l’Annonciation à la Visitation, D’une salutation à la jubilation, Quelle est notre mission ? Par son exemple,la Mère de Dieu nous invite à bouger nos curseurs pour aller vers les autres pour partager la Bonne Nouvelle du Christ. Car disons-le une fois encore « L’Évangile n’est pas une musique de chambre. Mais plutôt du( Vivant et vibrant.) Et Marie comme Pierre sont à l’Évangile ce que la trompette est à la musique. Une vibration éclatante… Voilà pourquoi, St Pierre comme Marie soufflent la joie de vivre partout où ils passent. D’où l’étonnement parfois de constater que Saint Pierre le JOYEUX règne au bout du compte sur deux millénaires de Chrétiens parfois tristes et repliés sur un dolorisme chronique. » (Didier DECOIN,Jésus le Dieu qui riait)

Filles et fils bien aimés de Dieu,mes frères et sœurs en Christ, la messe d’aujourd’hui nous prépare pour aller contempler celle qui doit enfanter le Sauveur.Comme le fit, autrefois Élisabeth,laissez la Sainte Vierge entrer chez vous. Ouvrez-lui la porte de votre cœur. « Parfois une porte s ‘ouvre et un être humain devient le chemin que la grâce emprunte pour se révéler. » (Rumi, Mathnawi ) Laissez-la entrer chez vous ! Elle vient avec l’Emmanuel :Dieu avec nous Laissez entrer chez vous la Mère de la Divine allégresse Elle vous apporte son infinie tendresse. Laissez entrer chez La Reine des Anges. Elle vous apporte une joie sans mélange. Laissez entrer en vous la Servante du Seigneur. Car son Divin Enfant est Doux et humble de cœur. Laissez entrer chez vous la Mère de Celui qui vient. Et son amour vous dira : Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. Mt 28,20.

Père Jean-Parfait CAKPO

Laissez entrer en vous la servante du Seigneur.
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