11 Janvier 2020 : Baptême du Seigneur Jésus.

Is42,1-4.6-7/Ps28/Ac10,34-38/Mt3,13-17.

 

Voulez-vous comprendre le baptême ?

N’oubliez jamais que Dieu vous aime.

Frères et sœurs bien aimés de Dieu

Chers amis du Christ Jésus

Vous toutes et tous

Baptisés et envoyés selon la belle expression du Pape François.

Laissez-moi vous souhaiter une bonne fête : «  La fête du baptême de Jésus ». C’est notre fête à tous, puisque par le baptême et dans le baptême, nous avons été lavés, purifiés, sanctifiés et envoyés parce que plongés dans le même sacrement que le Christ Jésus. L’évangile du jour nous rapporte la scène des bords du Jourdain. Là où Jésus avait été baptisé. Mais précisons-le. Nous ne sommes pas en train de célébrer seulement un événement passé pour simplement suivre le calendrier liturgique de l’Église.

La fête du baptême de Jésus, Notre Seigneur nous est proposé pour nous aider à souvenir de notre propre baptême mais plus encore pour accueillir sans cesse l’intelligibilité de ce sacrement, contempler la beauté de sa signification, accomplir l’actualité de sa mission, méditer l’éternité de sa grâce. Car comme l’écrit si bien l’Apôtre saint Pierre dans sa première épître: « Le baptême qui vous sauve à présent, ce n’est pas être lavé des souillures du corps. Mais s’engager envers Dieu avec une conscience pure par la résurrection de Jésus Christ. » (1P3, 21)

Justement, il n’y a pas de baptême sans ce mystère de la passion mort et résurrection. En voici l’illustration. La passion et la mort du Christ sont considérées comme une descente aux profondeurs des ténèbres et des forces négatives, c’est à dire en deçà du vivant. C’est exactement ce qui se réalise quand Jésus  se fait baptisé dans le Jourdain. En grec « baptizein » veut dire : « plonger. » Et le Jourdain signifie le descendeur. Jésus est plongé dans les eaux du descendeur, c’est-à-dire du Jourdain. 

Rappelez-vous que le Jourdain prend sa source à 520 m d’altitude pour aboutir à la Mer Morte à 394 m au-dessous du niveau de la mer. Jésus atteint les profondeurs abyssales du monde. Le credo de Nicée Constantinople trouve ici son écho : « Pour nous et pour notre salut il descendit du Ciel »

Saint Grégoire de Nazianze, l’un des Pères de l’Église explique : « Jésus est plongé dans l’eau, descendons avec lui pour remonter avec lui. Voici que Jésus remonte hors de l’eau. En effet il porte le monde avec lui. » (Sermon 39)

Ce double mouvement doit devenir notre mission : « La terre et le Ciel ». Par sa descente, Jésus atteint les entrailles du monde et de la Terre. Par sa remontée, il nous ouvre aux dimensions infinies du Ciel. N’allez pas dire, nous sommes loin du Jourdain, nous qui sommes sur la Côte Fleurie. Le Jourdain est en nous. Notre corps est à plus de 60% constitué d’eau. À quoi cela nous invite-t-il ?

Premièrement, l’eau et en l’occurrence, l’eau de notre  baptême nous invite à l’universalité divine, à l’impartialité prophétique. C’est du reste, le message de Saint Pierre dans la deuxième lecture de ce jour:« En vérité je le comprends. Dieu est impartial. Il accueille, quelle que soit la nation, celui qui le craint et dont les œuvres sont justes.» Ces mots s’inscrivent dans la logique de la nature de l’eau. Comme l’écrivait le poète Antoine de Saint Exupéry : « Eau tu n’as ni goût, ni couleur, ni arôme… ni frontière… pourrait-on bien ajouter. Souvenez-vous de Jésus quand il demande à la samaritaine de lui donner à boire, lui qui n’est pas de son peuple. Même aujourd’hui, encore cela demande une conversion des mentalités. Quelle est la nationalité de l’eau ? Quelle est son identité ? Quelle est sa religion?

Deuxièmement, toute la symbolique de l’eau nous invite à plus d’humanité pour la pratique de la justice et du droit. Ce message est dans la bouche de Jésus, face à Jean Baptiste. C’est ainsi que nous allons accomplir ce qui est juste. Et le mot juste sonne partout dans les textes de cette messe. Dans la deuxième lecture, il est écrit que Dieu accueille celui dont les œuvres sont justes.

Plus encore dans la première lecture, Isaïe nous décrit le serviteur de Dieu appelé selon la justice. Nous, les baptisés, nous devons œuvrer pour la justice, le droit, la paix l’amour et le partage entre les Nations, entre les familles, entre les communautés.

Quelle vocation! Quelle mission ! Quelle responsabilité avec le Christ Jésus ! C’est Lui, le Fils bien aimé en qui nous avons reçu joie et lumière force et espérance. À lui gloire et puissance honneur et sagesse. ALLELUIA.

 

Père Jean Parfait CAKPO

Homélie du 11 Janvier 2020.
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