Homélie du Mercredi des Cendres.
19 févr. 2018MERCREDI DES CENDRES. 2018 -14 FEVRIER
Joël 2,12-18/Ps 50 /2Co5, 20-6,2 /Mt 6,1-6.16-18.
Frères et sœurs en Christ
Bien aimés de Dieu.
Depuis le Xème siècle, la bénédiction et l’imposition des Cendres sont devenues dans l’Église catholique de rite romain un acte liturgique, c’est-à-dire un geste et une parole sacrés, pour commencer le Carême. Il s’agit d’une ancienne coutume juive et biblique, comme le roi David et le prophète Jonas s’étaient couverts de cendres pour demander le pardon de Dieu. (Gn 18,27/ 2Sm12, 15-18)
Par ce mercredi des Cendres, nous inaugurons les quarante jours de préparation, de réflexion pour aller célébrer la Pâques du Seigneur. Donc pour la sainte montée jusqu’au sommet de cette grande fête chrétienne, il nous faut cheminer vers cet objectif. C’est comme un voyage spirituel. Pour cela l’Église met à notre disposition trois moyens importants :
Le premier c’est le jeûne. Ce sont les renoncements choisis en toute liberté spirituelle. Le Jeûne concerne une certaine retenue dans le boire, le manger, le fumer, les loisirs dans la sobriété. Il s’agit d’un chemin de libération intérieure. Nous libérer des obstacles, déposer nos fardeaux, quitter nos entraves, laisser tomber nos pesanteurs dont les cailloux sont le symbole. Chacun a ses cailloux gros ou petits. Votre serviteur aussi. Tous ces cailloux de nos péchés qui nous empêchent d’aller vers Dieu et notre prochain. Et pour réaliser ce que le prophète Joël dit dans la première lecture : Venez ! « Revenez à moi » dit le Seigneur Dieu. Et Saint Paul ajoute: « Réconciliez-vous avec Dieu », par le Jeûne et la prière.
Le deuxième moyen, c’est la prière : « Elle est l’élévation de l’âme vers Dieu ou la demande à Dieu de choses convenables. » (St Jean DAMASCÈNE) La prière est aussi une conversation amicale, personnelle, intime avec Dieu. D’où vient la prière ? Selon la Bible, Elle vient du cœur. Le lieu d’où jaillit la prière c’est le cœur. Plus de mille fois la Bible l’affirme et insiste. Avez-vous remarqué que la première phrase de la première lecture de ce jour dit ceci : « Revenez vers le Seigneur de tout votre cœur ? » Carême s’écrit avec la lettre C comme le cœur. Le carême c’est le cœur temps du cœur à cœur, du cœur à corps. Le temps de prendre à cœur les êtres les choses et faire de bon cœur tout ce qui est de notre ressort. Voilà pourquoi le psaume 50 implore de Dieu : « Crée en moi un cœur pur ô mon Dieu. » C’est le cœur qui prie, qui aime, qui donne, qui pardonne. Selon l’expression sémitique : « Le cœur est la maison où je suis. » Vous comprenez que la pièce retirée de la maison dont parle Jésus, c’est le cœur. Puisque par ailleurs Jésus lui-même explique que c’est du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses :« inconduites,vols,meurtres,adultères,cupidités,gourmandises,méchancetés,fraude,débauche,envie,diffamation,orgueil,démesure. Tout cela, dit Jésus, vient du dedans et rend l’homme impur. » (Marc 7,20-23) Le cœur c’est le haut lieu de l’amour.
Ici nous arrivons au troisième moyen du voyage spirituel qui nous mènera à Pâques.La charité : la générosité. Le partage. L’aide et le secours aux autres surtout aux pauvres. Ici il s’agit de renoncer à l’égoïsme.
Ainsi jeûner ne sert à rien si l’on ne partage pas. (Ca sert peut-être à perdre du poids et encore !) Jeûner ne sert à rien si l’on ne donne pas et donner ne sert à rien si l’on n’a pas d’amour (1 Co 13,1-13)
Voilà pourquoi Isaïe écrivait Oyez ! Oyez ! Bonnes gens et saintes gens de la part de Dieu : « Voici la façon de jeûner qui me plaît. Lutter contre les injustices. Libérer les opprimés. Partager avec celui qui a faim. Recueillir celui qui est sans abri. Couvrir de vêtement celui qui est nu. Ne pas fuir celui qui a besoin de toi. » (Is 58,6-7)
Frères et sœurs, laquelle de ses actions avez-vous décidé d’accomplir, dans le secret de votre cœur ? Votre Père voit dans le secret, Il vous le revaudra au centuple fois centuple. AMEN
Jean Parfait CAKPO