Ez18,25-28/ Psaume24/Ph2,1-11/ Mt21,28-32.

 

Frères et sœurs en Christ

Bien aimés de Dieu.

Vous connaissez bien cette maxime populaire qui affirme : « l’intention vaut l’acte ». Elle est souvent utilisée en des circonstances et perspectives nombreuses et variées. Elle est invoquée couramment pour se disculper de n’avoir pas tenu une promesse, de n’avoir pas pu accomplir son devoir : l’interlocuteur se met alors à dire par exemple : « Voyez-vous, il ne faut pas m’en tenir rigueur, si mon élan a été arrêté de manière imprévisible et ce malgré moi. »

Complètement à l’inverse, cette même maxime est citée pour signifier que la seule intention d’un acte répréhensible est largement retenue comme un grief. À juste titre, si la personne n’est pas passée à l’acte parce que seules les circonstances extérieures ou une intervention l’en ont empêché. Mais qui peut reprocher à quelqu’un d’avoir pris conscience à temps ou même à la dernière minute du caractère dangereux de son intention et d’y avoir renoncé ? Normalement ce sont les actes qui jugent du sérieux de l’intention. À ce propos, on interroge, on ouvre des enquêtes pour répondre à la question. Est-ce prémédité ?

Et le propos même réitéré de changer ;de se convertir ;d’arrêter n’est pas la conversion. Dans ce cas les déclarations d’intentions sans résultats deviennent scandaleuses.

C’est bien cela que Jésus veut dénoncer dans le comportement des grands prêtres et des anciens de son temps en leur donnant la parabole de l’homme qui avait deux fils. Le premier dit oui et dans la réalité fait non. Le deuxième dit non et  dans la réalité fait oui.

En donnant cet enseignement, Jésus renvoyait ses interlocuteurs vers leurs contradictions flagrantes. Son message est clair. Dieu qui sonde les cœurs et les reins et connaît les intentions de chacun ouvrira son Royaume à tous celles et ceux qui, pécheurs, publicains ou prostitués se sont convertis et par leur vie montrent leur adhésion au message de Dieu. Autrement dit cela ne sert à rien de se payer de mots.

Avons-nous la foi ? Traduisons-la en actes tous les jours. Nous croyons en Dieu, Père de toute la création ? traduisons –la par des gestes fraternels.

Comme l’affirme Paul dans l’épître aux Philippiens : Puisque nous sommes en communion, puisque nous nous réconfortons, ayons les mêmes dispositions et les mêmes sentiments que le Christ : Humilité. Unité. Obéissance. Amour. Charité. Encourageons-nous, les uns les autres à vivre concrètement notre engagement à la suite d e Jésus-Christ . Et comme le psalmiste faisons nôtre la prière du psaume du jour 24 en ces termes :

« Rappelle-toi,Seigneur ta tendresse

Oublie les péchés de ma jeunesse. » Nous pouvons la prolonger à notre tour.

Rappelle toi Seigneur ta tendresse

Et accorde-nous ta sagesse.

Rappelle-toi,Seigneur ,ta tendresse.

Qu’elle éclaire notre délicatesse ;

Rappelle-toi,Seigneur,ta tendresse

Que nos actes disent la Messe.

Rappelle toi Seigneur ta tendresse

Que nous en témoignions avec hardiesse

« Non pas avec des paroles et des discours mais en actes et en vérité. » (1jn3,14-20) Cela va sans dire. Mais pour Jésus, il ne suffit pas de le dire, il faut le faire. (Mt7,21)

 

           P.Jean Parfait CAKPO

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