Homélie du 18e Dimanche B 15.

Jésus vient de multiplier les pains...c’était l’évangile de dimanche dernier...et la foule voudrait bien qu’il recommence...Mais lui l’invite à se soucier d’une autre nourriture « Travaillez non pour la nourriture qui se perd mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle » Jésus, très pédagogue, part souvent des réalités quotidiennes pour ouvrir à d’autres horizons : avec Nicodème il part de la naissance pour parler d’une autre naissance, intérieure, qui vient d’En-haut ...Avec la samaritaine il part de la soif physique pour parler d’une autre soif, intérieure, qui est étanchée par sa Parole et par son Esprit...Il emploie le même cheminement dans notre évangile de ce jour. Il part de la faim de tous les jours pour éveiller à une faim profonde qui habite tout homme...une faim à laquelle correspond un pain adapté...Il veut amener la foule à déplacer ses centres d’intérêts...à passer de la faim des biens matériels à la faim des biens spirituels...Il nous invite, chacun, à faire le même travail sur nous-mêmes... à ne pas fonder notre vie sur l’avoir, le pouvoir, le paraître, la notoriété...tout cela est tellement fragile et finalement dérisoire !...mais à prendre conscience de nos faims profondes ou à les réveiller...et à fonder nos vies sur les richesses qui viennent d’ailleurs « L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu » Ainsi, nous avons faim de donner du sens, de la profondeur, de la consistance à nos vies...et pour cela nous avons besoin d’un projet qui nous élève et donne effectivement de la de la consistance à nos vies...Le théologien Bernard Sesboüé écrit dans son livre « Croire » : « Nous sommes responsables de nous-mêmes, nous sommes donnés à nous-mêmes sous la forme d’un vaste projet non encore rédigé. La vie de chacun d’entre nous est une page blanche que nous avons à remplir »...Comment remplir au mieux cette page blanche ? Quel projet ? Quel idéal de vie nous fera remplir de la plus belle façon cette page blanche ? Nous avons faim de bonheur mais quel en est le chemin le plus sûr ? Nous avons faim de savoir d’où nous venons et où nous allons...nous savons que nous mourrons et nous posons la question du sens de notre vie...ou bien notre vie a un sens ou bien elle n’en a pas...Le P. Sesboüé écrit « Chacun de nous est « sommé » en quelque sorte de prendre parti ? » La foule demande à Jésus « Que faut-il faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? » autrement dit « Que faut-il faire pour rejoindre le projet de Dieu ? Que faut-il faire pour accomplir notre vocation humaine ?... pour réussir notre vie ? Jésus répond immédiatement « L’œuvre de Dieu est que vous croyez en celui qu’il a envoyé »...autrement dit que vous lui fassiez confiance car il peut combler vos faims profondes « Je suis le Pain de Vie » précise Jésus. Jésus , par sa Parole, par son exemple, par sa vie donnée nourrit nos faims profondes : il nous offre le plus bel idéal qui soit pour donner à nos vies de la consistance....il nous offre le plus bel itinéraire qui soit pour nous conduire au bonheur...il donne à nos vies la plénitude de leur sens en nous ouvrant la perspective de l’éternité... Lui Jésus est la vraie manne, le vrai Pain venu du ciel ...L’affamé de vie qu’est l’homme ne peut être comblé que par Lui...Il ajoute « Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim »...Ce qui signifie que celui qui a rencontré Jésus n’a pas besoin de chercher ailleurs...en lui il a tout ce qu’il lui faut. « Que faut-il faire ? » demande la foule...la foule des hommes de toujours...de maintenant...la priorité des priorités est de croire en Jésus...d’une foi-confiance qui nous fasse jouer notre vie sur Lui...d’une foi-engagement qui nous conduise à entrer dans l’élan de vie dans lequel il veut nous entraîner...d’une foi-conversion qui nous pousse à conformer notre vie à sa Parole et à son exemple...Une bonne question à nous poser « Ma foi en Jésus a-t-elle de l’importance dans ma vie ? Oriente-t-elle mes décisions, mes comportements ? St Paul vient de nous partager son expérience...il sait qu’en Jésus nous sommes devenus « des hommes nouveaux « créés saints et justes dans la vérité...Il sait aussi qu’en chacun de nous sommeille l’homme ancien aux faims terre à terre...il suffit d’un rien pour que le vieil homme se réveille...il nous faut toujours être vigilants pour remettre à leur vraie place les faims terrestres...et laisser s’exprimer nos faims profondes et aller à la rencontre de Jésus le véritable « Pain du ciel » qui vient nous nourrir de sa Parole et de son Eucharistie.

Père Michel Marie.

Homélie du 19e dimanche B 15.

Dans notre évangile de ce dimanche, deux thèmes très liés « la foi »...et « Jésus, pain vivant venu du ciel » La foi. Jésus nous disait dimanche dernier que « l’oeuvre de Dieu est que nous croyions en Lui »...Il précise aujourd’hui « Personne ne peut venir à moi si mon Père ne l’attire ». Cela signifie que Dieu est à l’origine de tout cheminement de foi. Dieu n’oblige personne à croire. Comme l’a écrit la philosophe Edith Stein « Devant la liberté de l’homme Dieu s’arrête »....Mais Il fait signe, il appelle, de bien des manières...en particulier par Jésus. Jésus est le grand signe de Dieu au cœur de l’histoire de l’humanité : la qualité de sa Parole qui humanise profondément, qui donne de la hauteur à la vie humaine et qui éclaire le sens ultime de l’existence...La qualité de son attention à ceux qu’il rencontre...la force extraordinaire de son pardon...sa capacité à remettre debout les hommes désespérés...la grandeur de son amour qui va jusqu’au don total sur la croix...sa transfiguration qui fait apparaître qui fait entrevoir son identité de Fils de Dieu...sa Résurrection, un sommet lumineux qui le révèle totalement .En Jésus dont la qualité de vie est impressionnante, Dieu fait signe, le plus grand des signes...L’évangélisation consiste à faire connaître Jésus, à révéler son visage. A l’origine de la foi il y a le signe que Dieu fait en Jésus....il y a aussi conjointement la Parole de Jésus....St Paul écrit dans une de ses lettres que la foi nait de l’écoute de la Parole...ll y a aussi, nécessairement, notre démarche, notre recherche, notre faim de profondeur, notre aspiration à donner de la consistance, de la beauté à notre vie...Celui qui n’a faim de rien n’est pas prêt à rencontrer le Seigneur... L’initiative de Dieu qui fait signe et qui nous parle, surtout en Jésus....notre faim profonde...l’écoute de la Parole...c’est à la rencontre de ces trois mouvements que se noue la foi. Jésus ajoute « Celui qui croit en moi a la vie éternelle »...Il ne dit pas « aura la vie éternelle » mais « a la vie éternelle »...La vie éternelle... la vie de l’Eternel...com-mence et se déploie en nous maintenant à mesure que nous entrons en communion avec le Seigneur, que nous accordons notre façon de vivre à sa volonté...à mesure que nous laissons son amour se déployer en nous...en vivant ainsi la vie éternelle se construit en nous...Quand nous choisissons d’aimer le Seigneur et d’aimer comme Lui...quand nous choisissons « d’imiter Dieu », comme dit St Paul...sa vie alors se déploie en nous. Nous sommes dans la vie éternelle qui connaîtra son épanouissement lorsque nous serons dans la maison du Père. Le deuxième thème de l’évangile, évidemment inséparable du premier est « Jésus Pain de vie »... « Moi je suis le Pain qui est descendu du ciel...moi je suis le Pain vivant »...Les ancêtres avaient reçu de Dieu la manne au désert...maintenant les hommes reçoivent, en la personne de Jésus, le vrai pain donné par Dieu. Pain de vie...Jésus l’est de bien des manières. Il l’est par sa Parole. Celle-ci rejoint notre faim profonde de donner à notre vie de la consistance et elle nous trace le plus bel idéal qui soit pour nous conduire à notre accomplissement. Dans le langage courant il nous arrive de dire que la parole de tel ou tel auteur ou orateur nous nous nourrit et nous construit. La Parole de Jésus, plus que toute autre, nous nourrit et nous construit. Elle est un pain consistant, nourrissant. Pain, Jésus l’est par sa manière de vivre. Son exemple nous stimule à aller de l’avant, il est nourrissant. Jésus achève son discours d’aujourd’hui en disant « Le Pain que je donnerai, c’est ma chair donnée » ...La chair, en langage juif, désigne la personne avec ce qui l’anime et la passionne... « Le Pain que je donnerai c’est ma chair » autrement dit « Le Pain que je donnerai c’est moi, c’est ma vie, ce qui m’anime profondément, mes trésors intérieurs, ma manière de vivre que je veux vous communiquer... Il précise « C’est ma chair donnée »...c’est-à-dire ma vie donnée sur la croix, mon acte de donner ma vie par amour. L’amour de Jésus vécu jusqu’au don de la croix est un exemple...un exemple nourrissant....l’acte de Jésus de donner sa vie par amour est comme un pain qui nous nourrit, qui nous stimule et nous fait grandir. La méditation de la suite du discours sur le « Pain de Vie » dimanche prochain, nous fera découvrir d’autres facettes essentielles de son Message. En Jésus nous avons le grand signe de Dieu....Nous avons la vie éternelle...nous avons le vrai Pain de Vie...faisons-nous accueillants à Lui pour qu’il puisse vraiment nous nourrir.

Père Michel Marie.

Homélie de l'Assomption 2015.

Pour donner de la consistance à notre vie nous avons besoin d’un projet et surtout d’un guide. Ce guide nous l’avons en la personne de Jésus.. Nous l’avons rencontré ces deux derniers dimanches comme celui qui est le « Pain de vie » qui nourrit nos faims profondes et nous conduit à notre accomplissement...A côté de Jésus, Marie...à côté de Jésus elle est aussi notre étoile sur notre route...Le concile Vatican enseigne : « Les fidèles du Christ lèvent les yeux vers Marie comme modèle des vertus qui rayonnent sur toute la communauté des élus »...oui, aujourd’hui, regardons Marie. Fille de Joachim et Anne, elle est de Nazareth, village dont on disait « Que peut-il sortir de bon ? » Elle mène une vie simple, accomplit les humbles tâches qui lui incombent et suit les préceptes de la Loi juive...Comme chacun, elle constate que le monde ne va pas bien et que la dûreté des hommes engendre bien des souffrances...Elle communie à l’espérance de son peuple qui attend depuis longtemps la venue d’un envoyé de Dieu qui renouvellerait les relations humaines. Elle est prête à contribuer à la réalisation de cette espérance...Toutes les jeunes juives ne rêvaient-elles pas d’être la mère de l’envoyé de de Dieu ?...Lorsqu’elle est sollicitée pour cette mission, Marie adhère. Elle prononce un « oui » décisif qui marque toute sa vie, un « oui » qui la met au service de Dieu et de l’humanité... Cohérente avec elle-même, après ce « oui », elle va immédiatement se mettre au service d’Elisabeth qui attend Jean-Baptiste. Nous la rencontrons là aujourd’hui servant sa cousine...et prononçant des paroles qui disent bien son état d’esprit. « Mon âme exalte le Seigneur, il s’est penché sur son humble servante »...elle rend grâces à Dieu pour les merveilles qu’il a accomplies dans l’histoire de son peuple et qu’il accomplit maintenant. Elle nous appelle à la même attitude. Elle continue « Son amour s’étend d’âge en âge, déployant la force de son bras il disperse les superbes, Il renverse les puissants de leurs trônes »...Elle croit en un Dieu qui s’intéresse à la vie des hommes et qui attend de ceux-ci qu’ils bâtissent un monde juste où les relations seraient fondées sur le respect, l’esprit fraternel, le partage. Marie, en prononçant ces paroles, montre qu’elle était ouverte à la souffrance des petits, qu’elle leur était présente...et elle nous appelle à rejeter l’esprit de domination qui engendre tant de souffrances. Elle nous appelle à travailler au projet de Dieu d’un monde fraternel. Portant Jésus en elle, elle le met au monde à Bethléem. En Jésus il y a deux natures, la nature humaine et la nature divine, mais il y a une seule personne : celle du Fils éternel de Dieu qui un moment donné de l’histoire se fait homme et reçoit le nom humain de Jésus. Marie, mère de la personne (divine) de Jésus est mère de Dieu. Elle ne lui donne pas sa divinité mais elle lui donne ce qui lui manquait : une humanité. Marie Noël, poétesse du siècle dernier fait dire à Marie « De bouche, o mon Dieu, vous n’aviez pas pour parler aux gens perdus d’ici-bas...o mon Dieu, c’est moi qui vous l’ai donnée...De main, o mon Dieu, vous n’aviez pas pour guérir du doigt leurs pauvres corps las...o mon Dieu c’est moi qui vous l’ai donnée ! De chair, o mon Dieu, vous n’aviez pas pour rompre avec eux le pain des repas. O mon Dieu c’est moi qui vous l’ai donnée » ...Marie, Mère de Dieu. Ce titre est le plus beau que l’on puisse attribuer à Marie. Elle est établie dans une dignité qui n’a pas d’égale...Ce titre ne lui a pas évité de se retrouver au pied de la croix, souffrant avec son Fils Jésus qui lui-même bien que Fils éternel de Dieu souffre d’une immense souffrance. Marie, la croyante, totalement disponible à l’appel de Dieu, Marie mère de Dieu.. cela explique ce que nous célébrons aujourd’hui : son Assomption. St Paul vient de dire « Le Christ est ressuscité d’entre les morts pour être parmi les morts le premier ressuscité » Jésus, le premier ressuscité entraîne dans son sillage l’humanité entière, à commencer par sa Mère...Marie est la première ressuscitée après Jésus. Elle vit désormais près de son Fils avec son corps transfiguré. En 1946 Pie XII écrivit à tous les évêques du monde leur demandant s’il leur semblait opportun de proclamer que Marie est entrée avec son corps dans la gloire de Dieu. Ils lui répondirent « oui » à plus de 98%. Et le 1er novembre 1950 il déclara « Nous affirmons que l’immaculée Mère de Dieu...après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste ». Dans la gloire de son Fils, comme l’écrit Ste Thérèse de Lisieux « Elle est plus mère que reine ». Déclarée notre mère par Jésus lui-même au moment de la croix, elle l’est plus que jamais. Elle n’est pas une mère qui nous infantilise mais une mère qui nous incite à assumer notre identité d’enfants de Dieu, à assumer nos responsabilités, nos engagements...une mère éducatrice qui nous dit toujours en tournant nos regards vers Jésus « Faites tout ce qu’il vous dira »...Elle est aussi une mère à laquelle nous pouvons présenter nos manques pour qu’elle les présente à son Fils. A Cana elle présentait à Jésus l’embarras des jeunes mariés « Ils n’ont plus de vin ». Elle nous aime et sait encore lui présenter nos pauvretés. Nous pouvons lui présenter nos fragilités...lui demander d’être notre abri dans nos tempêtes et de nous aider à être fidèles à son Fils, maintenant, à chaque maintenant qui arrive...comme nous le lui demandons dans le « Je vous salue, Marie »...nous pouvons lui demander de nous aider à rester confiants, remplis d’espérance, au moment difficile de la mort, comme nous le lui disons aussi dans la « Je vous salue, Marie » Ecoutons St Bernard « O toi, qui que tu sois, qui te rends compte que tu vas à la dérive au milieu des cyclones et des tempêtes, plutôt que tu n’avances sur la terre ferme , ne quitte pas des yeux cet astre resplendissant...Quand se lèvent le vent des tentations, si tu vas droit sur les récifs, regarde l’étoile, appelle Marie...Dans les périls, dans les angoisses, dans les situations critiques, pense à Marie, appelle Marie...Si tu la suis, tu ne dérives pas...si tu te confies à sa prière, tu ne désespères pas. Avec elle pour guide tu ne fatigues pas ».

Père Michel Marie.

Homélie du 20e Dimanche B 15.

Après la fête de l’Assomption, nous retrouvons la lecture du chapitre 6 de St Jean. A plusieurs reprises Jésus s’est présenté comme Celui qui est « le pain descendu du ciel...le Pain vivant » Je disais dimanche dernier que Jésus est Pain par sa Parole et par son exemple qui sont nourrissants...Mais il y a plus. Jésus est Pain par l’Eucharistie. Cela, ses disciples ne le comprendront qu’après la Résurrection, lorsqu’ils célébreront l’Eucharistie. La veille de sa mort il a pris du pain et a dit « Ceci est mon corps. Prenez et mangez ». Il utilise les mots de son temps avec le sens qu’ils avaient...Pour nous occidentaux le mot « corps » comme d’ailleurs le mot «chair » désigne l’être physique, corporel, la chair et les os...Pour un juif le mot « corps » comme le mot « chair », désigne la personne, le « moi », avec ses richesses intérieures, avec ce qui l’anime profondément....Lorsque Jésus dit « Ceci est mon corps » il veut dire « Ceci est moi, ceci est toute ma vie de Fils de Dieu, ma vie d’homme avec mon élan d’amour pour le Père et pour les hommes, avec mes trésors de vie intérieure ». Il ajoute « Ceci est la coupe de mon sang versé ». En langage juif le sang est la vie...le sang versé est la mort...En disant « Ceci est mon sang versé » il veut dire « Ceci est moi avec l’acte de donner ma vie...ceci est moi donnant ma vie...ceci est mon amour donné pour sceller une nouvelle Alliance entre le Père et vous ». Il ajoute « Vous ferez cela en mémoire de moi »...Faire mémoire, en langage biblique n’est pas seulement se rappeler un évènement du passé ...mais se rappeler un évènement qui a commencé dans le passé et qui se renouvelle aujourd’hui...Quand un juif célèbre la Pâque il célèbre Dieu qui a libéré son peuple sous la conduite de Moïse et qui est toujours en train de le libérer. Lorsque nous célébrons l’Eucharistie, nous accueillons Jésus vivant qui redit aujourd’hui par l’intermédiaire d’un prêtre les paroles prononcées la veille de sa mort ...Lorsqu’un prêtre célèbre la Messe il prête ses lèvres à Jésus vivant pour qu’il puisse redire au présent « Ceci est mon corps livré...ceci est mon sang versé »...c’est cela le « faire mémoire »...se rappeler Jésus qui a dit et redit « Ceci est mon corps »... L’Eucharistie n’est pas un symbole, une image, qui nous ferait penser à Jésus, mais une présence réelle...Elle est dans la logique de l’incarnation....Jésus après s’être fait homme pour rejoindre les hommes, se donne un moyen de ce monde, le pain, pour entrer en relation avec les hommes de toujours...Il a donné sa présence dans une vie humaine concrète...il la donne aujourd’hui tout particulièrement dans le sacrement de l’Eucharistie. Le pain sur lequel il dit « Ceci est mon corps »lui sert de corps à lui ressuscité pour nous rejoindre dans nos profondeurs. Jean-Paul II « L’Eglise a reçu l’Eucharistie du Christ son Seigneur non comme un don, pour précieux qu’il soit, parmi bien d’autres, mais comme le don par excellence, car il est le don de lui-même, dans sa sainte humanité et dans son œuvre de Salut » Chaque fois que nous célébrons l’Eucharistie Jésus nous nourrit de sa vie, de sa force, de son amour...Comme le disent nos frères orthodoxes l’Eucharistie est un Pain qui nourrit de manière substantielle, car c’est la substance même de Jésus Fils éternel qui se communique à nous. Quand nous célébrons l’Eucharistie Jésus présent se livre totalement, vient à nous avec tout son être pour nous faire avancer peu à peu...Il se fait Pain pour nous nourrir. Dans son dialogue avec Nicodème, Jésus dit qu’il faut renaître...renaître à sa vie par le Baptême...Par l’Eucharistie il nourrit la vie qu’il nous a donnée au Baptême...L’Eucharistie est même indispensable pour que cette vie se développe « Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme vous n’aurez pas la vie en vous »....Ne l’oublions jamais, nous sommes les invités de Jésus chaque dimanche ...ne cherchons pas de faux prétextes pour négliger son invitation... Le jour de notre Baptême il nous a pris pour ses frères et sœurs...par l’Eucharistie il nourrit ce lien avec lui « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui ». Il fait grandir la communion entre lui et nous. Le jour de notre Baptême il a fait de nous en lui les enfants du Père...par l’Eucharistie il nous accompagne et nous aide à vivre en enfants du Père. « De même que je vis par le Père, de même celui qui me mange lui aussi vivra par moi » Lorsque nous célébrons l’Eucharistie Jésus est présent avec l’évènement central de sa vie : sa Pâque, son passage de la mort à la vie, son acte de mourir par amour et son acte de ressusciter...par le Baptême il nous introduit dans un mouvement de mort au péché pour ressusciter à une vie nouvelle...Lorsque nous célébrons l’Eucharistie il nous rejoint pour activer en nous ce mouvement de Résurrection Jusqu’à ce qu’il nous donne de participer à sa gloire de Ressuscité « Qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour »...Notre résurrection est en cours et Jésus en nourrit et active le processus. Jésus est Pain de vie par sa Parole, son exemple et au plus haut point par l’Eucharistie. Elle est vitale pour notre croissance spirituelle. Le St curé d’ars disait à ses paroissiens «Nous n’en sommes pas dignes, mais nous en avons besoin »...Elle est vitale et demande à en être reçue avec grande ouverture de cœur pour que le Seigneur puisse agir en nous » St Cyrille de Jérusalem « Quand tu t’avances pour communier fais de ta main gauche un trône pour ta droite puisque celle-ci doit recevoir le roi et dans le creux de ta main reçois le saint corps en disant « Amen ». Avec soin alors sanctifie tes yeux par le contact du Saint corps, puis prends-le et veille à n’en rien perdre...si on te donnait des paillettes d’or tu les recevrais avec soin...il y a ici infiniment plus. »

Père Michel Marie.

Homélies des 18ème, 19ème, de l'Assomption et du 20 ème Dimanche.
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