PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES : 

Dimanche 19 Juillet 2020 : XVIème Ordinaire A

Sagesse 12,13.16-19/ Psaume 85/Rm8, 26-27/Mt13, 24-43.

 

Elle grandit dans le champ de la Patience.

La véritable moisson de l‘espérance.

C’est en vous qu’est semé le Royaume des cieux

Porterez-vous donc son témoignage en tout lieu ?

 

Ô quelle frustration pour tous les impatients ! Quelle déception pour les défenseurs du puritanisme sous toutes ses formes. Quel scandale pour les prédicateurs d’un jugement divin hâtif ayant pour cible les ennemis. Comme eux, nous nous posons les mêmes questions : Comment Dieu peut-il supporter sur terre, tant de désordres criants, tant d’injustices intolérables et de crimes abominables ?

Frères et sœurs, bien aimés fils et filles de Dieu, écoutons l’évangile de ce jour qui est une parabole, un récit de sagesse divine, donné par Jésus dans le chapitre 13 de Saint Matthieu.

Jésus nous offre non pas des réponses toutes faites qui seraient des prêt à penser, des prêt-à-porter ou à emporter. Mais Jésus nous dévoile de belles portes de réflexion à franchir

pour nous affranchir nous-mêmes des carcans de tous ordres. Jésus nous propose les beaux  espaces de méditation d’une parole en parabole  pour apprendre à mieux comprendre

l’attitude de Dieu par rapport à notre humanité. Au sein de ce monde et de l’immense champ de cette humanité, blessée, se voient et se côtoient, ce que Jésus appelle

« le bon grain et l’ivraie » et que André Chouraqui traduit le mot grec du texte par 

« la belle semence et les zizanies.» (Un chrétien ne devrait pas semer la zizanie. Je n’ai pas dit qu’il y en a.) Mais dans le monde se nouent et se dénouent l’amour et la haine,

l’égoïsme et la solidarité, la richesse et la misère, la joie et les larmes, la foi et l’incroyance, la fortune et le malheur, la vie et la mort, tout ce qui sème l’inquiétude pour perturber la quiétude

voulue par Dieu. Mais alors, quelle est l’attitude de Dieu dans cette parabole ?

Trois mots suffisent à la décrire, mots vertus pour mieux vivre, mots phares pour éclairer davantage notre cheminement, surtout en ces temps de pandémie, mots clés pour

ouvrir les portes de nos cœurs : La PATIENCE, L’ESPÉRANCE et la PAIX. Frères et sœurs, avez-vous remarqué que dans cet évangile, les serviteurs de la parabole

se proposaient d’aller arracher la mauvaise herbe ? Mais contre toute attente, le Maître des champs leur dit : NON car ils risqueraient d’abîmer aussi le bon le grain.

Ainsi va la patience de Dieu envers nous. L’Apôtre saint Jacques nous y exhorte en ces mots : « En attendant la venue du Seigneur, (frères et sœurs,) ayez de la patience. » (Jc5, 7).

Cette patience de Dieu se manifeste concrètement dans ses œuvres : « Il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber sa pluie sur les justes et les injustes. »(Mt5, 45)

Mais n’allez pas croire, qu’il s’agirait là d’une faiblesse. C’est plutôt la finesse de la sagesse qui connaît bien les cœurs des hommes et femmes et qui prouve d’expérience en expérience,

que nous sommes capables de conversion et de progrès. Telle est la bonne nouvelle de l’Espérance. Celle-ci a donné de grandes figures de sainteté dans l’histoire du monde et de l’église.

Cette église dont Bossuet disait qu’elle est de composition mélangée de forts et d’infirmes… » Or Jésus lui-même déclare qu’il n’est pas venu pour les bien portants ni pour les justes,

mais pour les malades et les pécheurs. » (Mt 9, 12) Voilà pourquoi, il nous accompagne avec la patience du médecin pour que se développe en nous l’espérance de la guérison

par la tolérance de ses remèdes. Car comme l’écrit le grand théologien Yves CONGAR, « l’intolérance est généralement à base d’inculture et de simplisme. » Frères et sœurs bien aimés

qui écoutez cette parabole, au cœur de cette pandémie. Que la patience et l’espérance habitent en vous. Alors vous recevrez la troisième clé cette parabole sur Dieu. La PAIX.

« Heureux les artisans de paix ils seront appelés fils de Dieu. » (Mt5, 9) Vous comprenez que Dieu n’a pas voulu laisser les mains malhabiles détruire la bonne semence,

par la violence. Ah la violence ! Devenue endémique dans la pandémie. Alors Dieu, le Maître des champs dit : Laisser-les pousser ensemble jusqu’à la moisson.

Elle grandit dans le champ de la Patience.

La véritable moisson de l’espérance.

C’est en vous qu’est semé le Royaume des cieux

Porterez-vous donc son témoignage en tout lieu ?

 Père Jean Parfait CAKPO

 

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