Tenez bon dans le seigneur...
10 mars 2016Homélie du II ème Dimanche de carême.C. Gn 15,5-12.17-18/ Ps 26 /Ph 3,17-4,1/ Lc 9,28b-36. Dans le mystère de sa transfiguration, Jésus nous offre une anticipation de notre Résurrection. Pour vous et moi quelle mission ? Fils et filles bien aimés de Dieu Notre démarche spirituelle et ecclésiale en ce temps de carême se poursuit ce deuxième dimanche par une belle invitation à réactualiser les réalités fondamentales de la foi.
La première lecture donne à contempler une figure emblématique de la foi : le patriarche Abraham, le père de tous les croyants. (Ga 3,6s) Le Seigneur estima qu’il était juste parce qu’il avait foi aux promesses de l’Alliance. Sans la foi, nul ne peut plaire à Dieu. MAIS QU’EST-CE QUE LA FOI ? La lettre aux Hébreux affirme qu’elle est une manière de posséder déjà ce qu’on espère et une façon de connaître les réalités qu’on ne voit pas.(He 11,1)mais en méditant le psaume de ce jour (26),nous pouvons aisément comprendre que la foi se manifeste par un élan de l’âme vers Dieu ,un désir du cœur : « C’est ta face que je cherche,ne me cache pas ta face. » s’écrie le psalmiste. Il est fondamental de raviver notre foi car, sans elle, comment pourrions-nous vivre adéquatement les trois actes spirituels du carême : la prière la miséricorde et le jeûne ? Comme l’écrit saint Pierre Chrysologue, ce sont trois piliers « en lesquels la foi se tient la piété consiste et la vertu se maintient ».
Mais la foi n’est pas un dépôt,un capital de certitudes sécurisées tous risques. Il y a des menaces qui pèsent sur la foi. Elles sont nombreuses. La première de ces menaces actuelles c’est le consumérisme ambiant. Saint Paul dans sa lettre aux Philippiens , (deuxième lecture du jour) le déplore en ces termes : « Je vous l’ai souvent dit et maintenant je le redis en pleurant : beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Ils vont à leur perte, leur dieu c’est leur ventre. » Par ailleurs,l’autre forme subtile de tentation contre laquelle,les chrétiens doivent se prémunir en ce qui concerne la foi,c’est le pessimisme général qui tend à couvrir comme des gravats après un chaos,tout ce qui est beau et bien. Une telle attitude peut briser l’espérance dans la vie et l’avenir. La foi,comme toute vertu théologale nous offre la grâce de prendre de la hauteur contrairement à ceux dont saint Paul dit qu’ils ne pensent qu’aux choses de la terre.
La foi par contre est un véritable levier qui porte à une dimension suréminente la vie. Ne l’avez-vous pas remarqué dans la première lecture ? À notre père dans la foi,Dieu dit : « regarde le ciel et compte les étoiles,si tu peux . » Plus clairement encore Saint Paul dévoile dans la deuxième lecture : « nous avons notre citoyenneté dans les cieux . Tendons vers les réalités d’en haut. Ce temps de grâce nous invite à prendre de la hauteur spirituellement,à gravir la montagne à la suite du Christ comme les Apôtres Pierre,Jean et Jacques.Ils seront les témoins privilégiés de cette scène à la fois grandiose et mystérieuse de la Transfiguration de leur Maître notre Seigneur Jésus Christ.
Le contexte scripturaire, projette une lumière d’interprétation et de compréhension sur le mystère de la transfiguration.Une semaine avant cela,sur la route qui les mène à Jérusalem,Jésus annonce à ses disciples son destin tragique : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup,qu’il soit rejeté par les anciens,les grands prêtres et les scribes,qu’il soit mis à mort et que, le troisième jour,il ressuscite. » (Lc 9,22 ) Mais pour que l’espérance des apôtres ne défaille pas,pour que leur foi ne sombre pas durant l’épreuve de la croix et la passion, Jésus les amène sur une haute montagne et devant eux ,s’accomplit alors l’indicible : silence ; prière ; blancheur éblouissante ; splendeur éclatante ; nuée lumineuse ; bonheur ineffable qui pousse Pierre à parler sans savoir ce qu’il disait : « Maître, il est bon que nous soyons ici… » tant était grand le retournement. C’est la transfiguration. Oui dans le mystère de sa transfiguration Jésus nous offre une anticipation de notre Résurrection.
Pour vous et moi quelle mission ? Elle est double. Dans la grisaille du monde actuel,soyons des témoins de sa lumière ; À chaque messe,lorsque nous sommes invités à le contempler dans le pain transfiguré de l’eucharistie. Puissions-nous rayonner de la joie et la foi. La deuxième dimension de notre mission se trouve dans la finale du psaume 26 qui dit : « espère le Seigneur, sois fort et prend courage. » Parole qui rejoint la dernière phrase de la deuxième lecture dans laquelle saint Paul nous invite avec des mots pleins de tendresse : «Mes frères bien- aimés pour qui j’ai tant d’affection,vous ,ma joie et ma couronne,tenez bon dans le Seigneur.
Tenez bon dans le Seigneur
Vous servantes et serviteurs.
Tenez bon dans le Seigneur
Des apôtres vous êtes successeurs
Tenez bon dans le Seigneur
Offrez-lui soucis et peurs
Tenez bon dans le Seigneur
IL est présent dans vos cœurs
Tenez bon dans le Seigneur
Et prenez de la hauteur
Tenez bon dans le Seigneur
Partagez de bon cœur
Tenez bon dans le Seigneur
Soyez lumière et veilleurs
Tenez bon dans le Seigneur
Par sa grâce et sa splendeur
Tenez bon dans le Seigneur Jésus,doux et humble de cœur
Tenez bon dans le Seigneur
Nul ne sait le jour ni l’heure
Tenez bon dans le Seigneur pour réconforter ceux qui n’en peuvent plus jusqu’au jour où le Seigneur Jésus Christ transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux dans la cité céleste où nous pourrons exulter avec les mots de Saint Pierre « Maître,il est bon que nous soyons ici »
Père Jean Parfait CAKPO