Homélie du 5e dimanche de Carême A 14.

Dans cette page d’évangile, face à face la mort et la vie....face à face Lazare, celui qui est mort...et Jésus, celui qui est la vie...la Résurrection et la vie.

Ces derniers dimanches nous avons rencontré la samaritaine...elle représente l’humanité entière qui cherche la source du bonheur...nous avons rencontré l’aveugle de naissance qui représente l’humanité entière qui va dans la nuit...la nuit intérieure.

Aujourd’hui nous rencontrons Lazare...il représente tous les hommes qui sont touchés par la mort...par différentes formes de mort...Il y a la mort du corps, la mort de nos proches. Elle nous arrache parfois bien des larmes !...

Il y a aussi d’autres formes de mort...la mort intérieure...la mort du cœur....nous sommes tous atteints par ces morts intérieures :

-Parfois le courage est mort en nous. Nous sommes habités par la négligence.

-Parfois le dynamisme est mort en nous. Nous sommes habités par la passivité.

-Certains jours l’amour est mort en nous et il laisse place à l’égoïsme, au repli sur soi, à la dûreté, à l’infidélité...La mort de l’amour est une des morts les plus graves qui soient. St Jean a cette parole forte « Celui qui n’aime pas reste dans la mort » autrement dit son cœur est comme mort, désséché... La mort de l’amour est cause de bien des souffrances...Si des hommes, des femmes, des enfants, par centaines de millions vivent dans des conditions inhumaines, n’est-ce pas parce que l’amour est mort dans le cœur de beaucoup d’hommes ?...Si tant de familles d’aujourd’hui vivent des déchirures et bien des drames n’est-ce pas parce que l’amour est mort ?

-Souvent l’espérance est morte dans le cœur des hommes. Ils sont habités par la peur. Nous faisons encore l’expérience d’une autre mort intérieure : l’oubli de Dieu. C’est une mort très grave. Elle est même la source de toutes les autres morts.

Toutes ces morts sont pour Jésus des adversaires qu’il veut vaincre. Lui qui est la vie, est venu dans notre monde, et il y demeure, pour nous rendre vivants.

Dans notre page d’évangile différents personnages se déplacent...ils sortent d’un lieu pour aller vers un autre lieu : les juifs sortent de Jérusalem...Marthe de son village ...Marie de sa maison...et surtout Lazare de son tombeau...Et c’est toujours Jésus qui les met en mouvement, qui les fait sortir...en particulier Lazare auquel il dit d’un voix forte « Viens dehors »...Il le fait sortir de la mort pour le faire revenir dans la vie.

De même qu’il appelle Lazare à sortir de la mort physique, il nous appelle à sortir de nos morts intérieures...Il nous dit « Sors de ta paresse pour entrer dans le courage...de ta passivité pour aller vers le dynamisme...de ta peur pour entrer dans l’espérance...de ton égoïsme pour entrer dans le don de toi...de ton oubli de Dieu pour entrer dans une foi ardente...Il veut toujours nous mettre en mouvement. A ceux qui passent par la mort du corps Il dit « Sors de ce monde avec ces limites pour partager ma vie et ma joie, immenses et éternelles »... Il nous dit comme à Marthe « Je suis la Résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ».

Jésus est la vie. Il nous offre de nous partager, dès maintenant, la richesse de sa vie. A ceux qui l’accueillent il communique dynamisme, espérance, amour, paix, foi et joie qui s’épanouiront en éternité...Sa rencontre est vivifiante. A ceux qui vivent avec Lui il offre, maintenant, une vie nouvelle qui s’épanouit en vie éternelle. Jésus, après avoir dit à Marthe « Je suis la résurrection et la vie » lui demande « Crois-tu cela ? »...et Marthe, modèle du croyant, affirme « Oui, Seigneur, je le croix, tu es le Messie » Jésus, aujourd’hui, nous pose la même question « Crois-tu cela ? Crois-tu que je suis la vie ? »...Accueillons profondément sa question....donnons-lui intérieurement notre réponse déjà exprimée par notre présence...aimons-le, lui qui est la vie...par cette démanche de confiance nous sommes en train de ressusciter.

Michel Marie

Jésus dit: Crois-tu que je suis la vie ?
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