Le temps de Carême.
30 janv. 2021
Commencement d’un cheminement fort dynamique et spirituellement engageant dans la recherche de Dieu par l’amour du prochain et l’approfondissement de sa vie chrétienne, le temps de carême est un moment privilégié de grâces. C’est une période source de renouvellement pour les hommes et femmes qui ont foi en Dieu. Il est également une occasion de régénération pour tout le corps mystique du Christ qu’est l’Église. Car, elle accueille, à l’issue de ces quarante jours, les nouveaux membres de la Communauté, les nouveaux baptisés ayant accès aux grands Mystères de notre foi, à travers les sacrements. Ceux-ci nous font comprendre les mots de Saint Paul aux Éphésiens : « Il y a un seul corps et un seul Esprit, de même que votre vocation vous a appelés à une seule espérance ; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui règne sur tous agit par tous, et demeure en tous. » (Ep4, 4-6)
Mais l’une des particularités de ce temps de carême, c’est le déploiement des nombreux et riches aspects du Mystère de la vie du Christ Jésus. Il se dévoile comme :
Agneau de Dieu. Dans l’évangile selon Saint Jean, c’est le Précurseur Jean-Baptiste qui, voyant Jésus aller et venir le présenta en ces termes : « Voici l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. » (Jn1, 29) Cette déclaration qui est aussi une révélation est maintenant reprise à toutes les célébrations de l’Eucharistie. L’expression « Agneau de Dieu » est souvent interprétée à la lumière des traditions apocalyptiques qui voient dans le Messie, l’Agneau vainqueur qui a terrassé le mal et les malheurs. De nos jours, les croyants voient en Jésus l’Agneau véritable dont les prophètes ont annoncé la destinée dans sa force et sa grâce. (Is 53,7-10) Bref, Jésus est l’Agneau pascal et le Serviteur de Dieu. Il vient racheter celles et ceux qui vivaient sous la menace des malheurs, dans les carcans du péché, du mal et de la mort. (He2, 14-18) Comme l’explique si bien Saint Augustin : « Le Verbe de Dieu s’est fait chair. Il fit avec nous cet admirable échange : ce par quoi, il est mort était de nous. Ce par quoi nous vivrons sera de lui. » Jésus l’a rendu possible par sa sainte Passion, sa mort infamante et surtout le mystère des mystères qu’on appelle :
Résurrection d’entre les morts. Le temps de carême est une belle et longue montée vers le moment sommet qui est la Pâques du Seigneur, la Résurrection. À propos de celle-ci nous voulons simplement citer ici, la pensée lumineuse de l’éminent théologien Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Pape : «La Résurrection de Jésus fut l’évasion vers un genre de vie totalement nouveau, vers une vie qui n’est plus soumise à la loi de la mort et du devenir mais située au-delà de cela -une vie qui a inauguré une nouvelle dimension de l’être-homme. » (Jésus de Nazareth.tm2.pp 278)
Mais alors, à quoi, cela nous engage-t-il ? D’abord, puisque Christ est vivant, notre existence retrouve sa splendeur et son amplitude. Autrement dit : « la résurrection manifeste la réussite de la vie. » comme l’écrit Pierre Talec. Ensuite et enfin, étant donné que nous sommes devenus des disciples de Jésus, nous sommes invités à imiter sa grande bonté :
Être en mesure comme nous l’a prouvé Jésus, à maintes reprises, de porter secours à celles et ceux qui sont durement éprouvés, dans leurs corps, dans leurs cœurs, dans leur âme, leur esprit et leur vie… (He2, 18) (Voir les douze propositions pour les missions du réconfort. In Bulletin de décembre 2020.) Ainsi, vivre notre vocation de chrétiens et chrétiennes en temps de préparations des festivités pascales ne peut être nullement un enfermement dans nos rituels anciens encore moins un prétexte pour fuir nos engagements pour les œuvres de miséricorde. Ce sont elles qui sauvent notre Terre, malade et labourée par les forces contraires à la paix.
Monde. Quelques paroles puissantes de Jésus retentissent pour nous sous ce terme « Dieu, en effet, a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé. » (Jn3, 6-19)
Eucharistie ! Quel honneur et quel bonheur incommensurables d’avoir ce trésor ineffable de la part de Jésus. Le sacrement des sacrements. Le Très Saint sacrement de l’autel. Le banquet céleste. Le pain des anges. Le remède de nos âmes. La source et le sommet de la vie chrétienne. (Vat II.)La Table Sainte. La Sainte Cène. Car à l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il accomplît pour nous tous, le don dotal de lui-même. Sa chair et son sang lui rendent témoignage pour la vie éternelle.
Père Jean-Parfait CAKPO