PAROISSE SAINT THOMAS DE LA TOUQUES :

Premier dimanche de l’Avent ; Année C : 2 décembre 2018.

Luc21, 25-28.34-36/ Ps 24/ 1Th3, 12-4,2/ Jr33,14

En ce temps de l’Avent

Pour Jésus, prenez les devants !

 

C’est catastrophique! diront certains. C’est apocalyptique, diront d’autres en jouant sur les mots. Alors, Jésus notre Rabbi, notre Sauveur et notre Dieu serait-il, lui aussi, un prophète de malheurs comme les autres ? Déclarer à ses disciples dans l’évangile de ce jour selon St Luc ces mots : « Sur la terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. » Ajouter plus dans son discours que « les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde. »

Parler ainsi, n’est-ce pas nous pousser au désespoir et surtout n’est-ce pas une contradiction flagrante avec le premier verset de la lecture du prophète Jérémie: « Voici venir des jours- oracle du Seigneur- où j’accomplirai la parole de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël… » (Jr33, 14)

Frères et sœurs bien aimés de Dieu, une telle réaction serait tout à fait légitime, si l’on se contentait d’une lecture superficielle des textes de ce temps important pour l’Église et toutes les communautés chrétiennes. Temps de cheminement, de préparation pour la venue de Jésus. Il est déjà venu à Bethléem. Il vient dans les événements de notre vie. Il vient aussi dans les sacrements. Il viendra à la fin des temps. Et justement, c’est pour cette fin des temps que Jésus annonce à ses disciples les paroles de vie et d’espérance que nous écoutions. Alors que bien souvent, les prophètes de malheurs affirment que les catastrophes annoncent la fin du monde, Jésus, Lui, déclare bien au contraire dans l’évangile : « Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche. » Le mot rédemption veut dire délivrance. Jésus est envoyé par son Père nous sauver. Le temps de l’Avent est une célébration de la grâce de cette délivrance que chacune ou chacun doit faire sienne : Pour cela trois choses sont importantes :

La première est un chemin.

La deuxième est une vertu.

La troisième, une clé.

Le mot « chemin » et ses synonymes sont dans le psaume du jour, psaume 24 : « Enseigne-moi tes voies, Seigneur.» «Fais-moi connaître ta route. Dieu montre aux pécheurs le chemin.»

De quelle route et de quel chemin ? Un verset plus loin le psalmiste répond : « Les voies du Seigneur sont amour et vérité. » Justement, c’est pour cet amour à manifester que Saint Paul insiste dans la deuxième lecture tirée de la première aux Thessaloniciens en ces mots : « Frères, que le Seigneur vous donne entre vous et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant… » Quiconque veut fêter Noël de manière chrétienne doit vivre cet amour de Dieu et du prochain et se préparer adéquatement grâce à cette vertu dont je parlais plus haut.

 

La tempérance.

Jésus déclare à propos de cette dernière : « Tenez-vous sur vos gardes de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse, l’ivrognerie et les soucis de la vie.» (Luc21, 34)

Autrement dit, nous sommes invités, frères et sœurs bien aimés, à nous préparer dans la sobriété. La frugalité de vie, la finesse de l’esprit qui entraîne une vivacité du cœur et une gracilité de l’âme. Cela nous fait penser aux mots de la poétesse Christiane SINGER : « Tu es trop lourd, ô mon peuple. Trop de nourriture te ballonnent. Trop d’objets te possèdent. Trop de sécurités t’enchaînent. Trop de vanités t’accaparent. Trop de niaiseries t’encombrent. Trop d’illusions t’entortillent. Tu es trop lourd ô mon peuple. Deviens plus léger. Reste toujours prêt à partir. »

Pour vivre cette tempérance, une clé s’offre à nous tous :

 

La prière.

Jésus insiste toujours dans cette page d’évangile en ces mots : « Priez en tout temps, ainsi vous aurez d’échapper à tout ce qui doit arriver… » (Luc21, 36Toute l’Église est une grande Communauté d’hommes et de femmes qui témoignent de leur amour, de leur foi et se préparent en ce temps important de l’Avent dans la prière. Car « la prière, ce lieu où Dieu et l’homme se rencontrent. » (Benoît SATANDAERT). Enfin prier, c’est ouvrir son cœur à l’Esprit Saint et tendre ses bras vers Jésus ; afin qu’il prenne nos vies à bras le cœur, à bras le corps, pour un cœur à cœur et un cœur à corps avec Lui.

Pour ce temps de l’Avent.

En Jésus prenez les devants.

Jean Parfait CAKPO

Homélie du premier Dimanche de l'Avent (2 Décembre 2018).
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